Dans ses tableaux, Bernard PRILLIEUX ne dit pas au spectateur comment il doit ressentir le sujet, il affirme tout simplement que ce sujet existe et qu’il vaut la peine d’être regardé.
C’est en ce sens qu’il magnifie la banalité du quotidien.
De fait, ses peintures, par leur réalisme, nous interrogent sur ce qu’est la réalité et sur notre rapport au réel et à sa représentation.
Il manifeste ainsi au-delà d’une apparence paisible, une critique distanciée, une contestation de la réalité qui devient le double de son image comme si l’image l’emportait sur le réel.

Bernard PRILLIEUX se réclame de l’Hyperréalisme, de cette représentation d’un monde sans défaut, rutilant, plus réel que le réel, si toutefois cela a un sens.

L’Hyperréalisme est une interrogation sur la nature de la représentation qui nous fait croire à l’existence tridimensionnelle d’une réalité matérielle elle-même représentée en deux dimensions.

Un tableau n'est pas une photo, il réclame des efforts. 
Peindre lentement et patiemment, parfois plusieurs mois pour certaines peintures alors que certains media peuvent aboutir instantanément et facilement au même résultat, affirme la valeur de l’effort humain et redonne un sens à l'oeuvre.

C’est tout cela qui fait le prix du travail de Bernard PRILLIEUX, qui en interrogeant la représentation, en la poussant à l’extrême, s’interroge sur notre société, ses icones, ses modèles et nous amène à une réflexion à double fond.

Les artistes sont des questionneurs.
Peindre n’est pas seulement un geste, c’est un questionnement sur ce qu’est la peinture, sur ce qu’est l’art, et surtout sur ce qu’est le monde dans lequel nous avons à faire.
Les artistes sont des moralistes qui ne font pas de morale.
Ils ont raison sans être des raisonneurs.

Bernard Ethuin-Coffinet Adjoint à la Culture de le Ville de SENS